Et donc : écrire, publier

Et donc, je me suis aussi rendu compte qu'écrire ne signifie pas publier. Au sens large : celui de diffuser publiquement. En tout cas pas pour moi. J'ai écrit ces textes au fil des années. Je les ai écrits d'abord "pour moi" bien sûr. Mais je pense que même lorsque j'écris dans mon journal, je le fais comme si je pouvais être lu un jour. J'ai d'ailleurs des lignes rouges qui balisent mon cerveau, et qu'aucune pensée ne franchit. Enfin je crois.

Être lu, mais sans savoir vraiment par qui.

Je discutais avec mon prof de théâtre l'autre jour, après avoir assisté à une séance de lecture de plusieurs de ses textes. Je lui disais que je n'ai jamais envisagé d'être publié (d'ailleurs, comme vous le voyez, je ne sais pas vraiment écrire), mais que je rêve que mes textes soient lus à haute voix devant un public.

Pourtant quand Vincent a activé ma capsule gemini, je me suis précipité pour téléverser tous mes textes, dont notamment une sorte de recueil d'autofiction que j'avais appelé "la concordance des temps". Comme je le dis sur la page d'accueil je ne les ai pas relus avant, mais seulement une fois qu'ils étaient publics. Et là je me suis rendu compte à quel point ces textes sont intimes et impliquent plus ou moins toutes les personnes qui me sont chères.

Alors j'ai commencé à faire des corrections, sans discernement : changements de prénoms (avec des "remplacer tout" insensibles à la casse qui ont donné des "ils se Lucient à l'église") et de noms de lieu, conversion markdown vers gemtext à la va-vite, en laissant les astérisques pour le gras et l'italique sans me poser de question... En relisant certains passages, je me suis dit qu'il ne faudrait pas que la personne évoquée lise et se reconnaisse. Jusqu'a ce que je comprenne que je devais les retirer.

Comme de nombreuses personnes qui commencent un blog, j'ai des projets ambitieux qui ne seront peut-être jamais réalisés. Je vais relire chaque texte attentivement, apporter des corrections réfléchies, bref faire ce que j'imagine être un travail d'édition. Quand je serai satisfait, je publierai des textes, un par un. Peut-être. Et je les signerai de mon vrai nom ? Ça, c'est encore une autre question.

Publié le 22 mars 2024